History of Friedrich II of Prussia V 19 [83]
M. Wolfe, en effet, s'il entend son metier, n'a qu'a essuyer le premier feu, venir ensuite a grands pas sur mon armee, faire a bout portant sa decharge; mes Canadiens, sans discipline, sourds a la voix du tambour et des instrumens militaires, deranges pa cette escarre, ne sauront plus reprendre leurs rangs. Ils sont d'ailleurs sans baionettes pour repondre a celles de l'ennemi: il ne leur reste qu'a fuir,--et me voila battu sans ressource. [This is a curiously exact Prediction! I won't survive, however; defeat here, in this stage of our affairs, means loss of America altogether:] il est des situations ou il ne reste plus a un General que de perir avec honneur. ... Mes sentimens sont francais, et ils le seront jusque dans le tombeau, si dans le tombeau on est encore quelque chose.
"Je me consolerai du moins de ma defaite, et de la perte de la Colonie, par l'intime persuasion ou je suis [Prediction Second, which is still more curious], que cette defaite vaudra, un jour, a ma Patrie plus qu'une victoire; et que le vainqueur, en s'agrandissant, trouvera un tombeau dans son agrandissement meme.
"Ce que j'avance ici, mon cher Cousin, vous paraitra un paradoxe: mais un moment de reflexion politique, un coup d'oeil sur la situation des choses en Amerique, et la verite de mon opinion brillera dans tout son jour. [Nobody will obey, unless necessity compel him: VOILA LES HOMMES; GENE of any kind a nuisance to them; and of all men in the world LES ANGLAIS are the most impatient of obeying anybody.] Mais si ce sont-la les Anglais de l'Europe, c'est encore plus les Anglais d'Amerique. Une grande partie de ces Colons sont les enfans de ces hommes qui s'expatrierent dans ces temps de trouble ou l'ancienne Angleterre, en proie aux divisions, etait attaquee dans ses privileges et droits; et allerent chercher en Amerique une terre ou ils pussent vivre et mourir libres et presque independants:--et ces enfans n'ont pas degenere des sentimens republicains de leurs peres. D'autres sont des hommes ennemis de tout frein, de tout assujetissement, que le gouvernement y a transportes pour leurs crimes, D'autres, enfin, sont un ramas de differentes nations de l'Europe, qui tiennent tres-peu a l'ancienne Angleterre par le coeur et le sentiment; tous, en general, ne ce soucient gueres du Roi ni du Parlement d'Angleterre.
"Je les connais bien,--non sur des rapports etrangers, mais sur des correspondances et des informations secretes, que j'ai moi-meme menagees; et dont, un jour, si Dieu me prete vie, je pourrai faire usage a l'avantage de ma Patrie. Pour surcroit de bonheur pour eux, tous ces Colons sont parvenues, dans un etat tres-florissant; ils sont nombreux et riches:--ils recueillent dans le sein de leur patrie toutes les necessites de la vie. L'ancienne Angleterre a ete assez sotte, et assez dupe, pour leur laisser etablir chez eux les arts, les metiers, les manufactures:--c'est a dire, qu'elle leur a laisse briser la chaine de besoins qui les liait, qui les attachait a elle, et qui les fait dependants. Aussi toutes ces Colonies Anglaises auraient-elles depuis longtemps secoue le joug, chaque province aurait forme une petite republique independante, si la crainte de voir les Francais a leur Porte n'avait ete un frein qui les avait retenu. Maitres pour maitres, ils ont pefere leurs compatriotes aux etrangers; prenant cependant pour maxime de n'obeir que le moins qu'ils pourraient. Mais que le Canada vint a etre conquis, et que les Canadiens et ces Colons ne fussent plus qu'une seul peuple,--et la premiere occasion ou l'ancienne Angleterre semblerait toucher a leurs interets, croyez-vous, mon cher Cousin, que ces Colons obeiront? Et qu'auraient-ils a craindre en se revoltant? ... Je suis si sur de ce que j'ecris, que je ne donnerais pas dix ans apres la conquete du Canada pour en voir l'accomplissement.
"Voila ce que, comme Francais, me console aujourd'hui du danger imminent, que court ma Patrie, de voir cette Colonie perdue pour elle." [In Beatson, Lieutenant-Colonel R.E., The Plains of Abraham; Notes original and selected
"Je me consolerai du moins de ma defaite, et de la perte de la Colonie, par l'intime persuasion ou je suis [Prediction Second, which is still more curious], que cette defaite vaudra, un jour, a ma Patrie plus qu'une victoire; et que le vainqueur, en s'agrandissant, trouvera un tombeau dans son agrandissement meme.
"Ce que j'avance ici, mon cher Cousin, vous paraitra un paradoxe: mais un moment de reflexion politique, un coup d'oeil sur la situation des choses en Amerique, et la verite de mon opinion brillera dans tout son jour. [Nobody will obey, unless necessity compel him: VOILA LES HOMMES; GENE of any kind a nuisance to them; and of all men in the world LES ANGLAIS are the most impatient of obeying anybody.] Mais si ce sont-la les Anglais de l'Europe, c'est encore plus les Anglais d'Amerique. Une grande partie de ces Colons sont les enfans de ces hommes qui s'expatrierent dans ces temps de trouble ou l'ancienne Angleterre, en proie aux divisions, etait attaquee dans ses privileges et droits; et allerent chercher en Amerique une terre ou ils pussent vivre et mourir libres et presque independants:--et ces enfans n'ont pas degenere des sentimens republicains de leurs peres. D'autres sont des hommes ennemis de tout frein, de tout assujetissement, que le gouvernement y a transportes pour leurs crimes, D'autres, enfin, sont un ramas de differentes nations de l'Europe, qui tiennent tres-peu a l'ancienne Angleterre par le coeur et le sentiment; tous, en general, ne ce soucient gueres du Roi ni du Parlement d'Angleterre.
"Je les connais bien,--non sur des rapports etrangers, mais sur des correspondances et des informations secretes, que j'ai moi-meme menagees; et dont, un jour, si Dieu me prete vie, je pourrai faire usage a l'avantage de ma Patrie. Pour surcroit de bonheur pour eux, tous ces Colons sont parvenues, dans un etat tres-florissant; ils sont nombreux et riches:--ils recueillent dans le sein de leur patrie toutes les necessites de la vie. L'ancienne Angleterre a ete assez sotte, et assez dupe, pour leur laisser etablir chez eux les arts, les metiers, les manufactures:--c'est a dire, qu'elle leur a laisse briser la chaine de besoins qui les liait, qui les attachait a elle, et qui les fait dependants. Aussi toutes ces Colonies Anglaises auraient-elles depuis longtemps secoue le joug, chaque province aurait forme une petite republique independante, si la crainte de voir les Francais a leur Porte n'avait ete un frein qui les avait retenu. Maitres pour maitres, ils ont pefere leurs compatriotes aux etrangers; prenant cependant pour maxime de n'obeir que le moins qu'ils pourraient. Mais que le Canada vint a etre conquis, et que les Canadiens et ces Colons ne fussent plus qu'une seul peuple,--et la premiere occasion ou l'ancienne Angleterre semblerait toucher a leurs interets, croyez-vous, mon cher Cousin, que ces Colons obeiront? Et qu'auraient-ils a craindre en se revoltant? ... Je suis si sur de ce que j'ecris, que je ne donnerais pas dix ans apres la conquete du Canada pour en voir l'accomplissement.
"Voila ce que, comme Francais, me console aujourd'hui du danger imminent, que court ma Patrie, de voir cette Colonie perdue pour elle." [In Beatson, Lieutenant-Colonel R.E.,